Anthologie de poèmes pour l'écologie  
 
  Préface 06/10/2024 19 07 47 (UTC)
   
 

    Chers lecteurs et lectrices, je vous invite à lire ces quelques poèmes rassemblés autour d’un thème qui m’est cher : l’écologie. Cela ne prendra pas beaucoup de votre temps, je vous le promets. L’écologie est un sujet qui revient régulièrement à la Une des journaux ou au « Vingt Heure » des grandes chaînes herztiennes. Il s’agit donc bien d’un sujet d’actualité. De plus, il  y a pléthore de rapports tous plus alarmants les uns que les autres sur le sujet : pour certains, il serait même déjà trop tard pour désamorcer la bombe à retardement que sont le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources naturelles combinés à bien d’autres éléments. Le poète doit utiliser son art pour informer le monde de cet état des choses et tenter d’inverser ce processus s’il en est encore temps. Comme le dit si bien Victor Hugo dans "Fonction du poète", il "jette sa flamme/Sur l'éternelle vérité". La vérité est ici la nécessité de la réalisation chez l'Homme de l'état de l'environnement et l'accomplissement d'actions en conséquence.
    La définition du mot « poésie » donnée par le Petit Larousse est la suivante : « Art de combiner les sonorités, les rythmes, les mots d’une langue pour évoquer des images, suggérer des sensations, des émotions ». La poésie est donc caractérisée par une recherche au niveau des rythmes et des sonorités. Cette caractérisation fait que la poésie est souvent associée au lyrisme dans l’inconscient collectif. Cependant, je pense, pour ma part, que le poète peut, et doit, s’engager sur un thème d’actualité qui lui tient à coeur. En effet, la poésie, par l’utilisation des procédés stylistiques qui lui sont propres comme la versification et l’abondance de figures de style, est le genre par excellence pour l’expression des sentiments du poète. Ces sentiments exprimés par le poète ont pour but de provoquer des émotions, des impressions sur le lecteur. A la suite de la lecture d’un poème, celui-ci peut avoir ressenti les sentiments lyriques du poète ou encore un sentiment de révolte contre le sujet évoqué par le poème. C’est ce sentiment de révolte et d’aversion contre une situation donnée que je pense que le poète doit chercher à provoquer.

    Dans le cas de l’écologie, c’est la course au progrès qui est resposable des maux de la Terre. Dans un premier temps, nous verrons comment cette course au progrès engendre un matérialisme démesuré qui détruit notre chère « planète bleue » puis nous verrons les victimes humaines de cette folie.

    Dès le XVIème, des hommes comme Pierre de Ronsard s’engagent contre la destruction de la nature par l’Homme. Dans son poème «Contre les bûcherons de la forêt de Gastine », Ronsard s’offusque du manque de respect porté par certains envers la forêt et les « nymphes » (v.4) qui l’habitent. Il réalise l’importance de ces arbres dans la vie de l’homme. Ce thème de la protection des arbres se retrouve dans « Tant de forêts » de Prévert où il évoque la fin pitoyable que connaissent ces être majestueux. Il fait preuve de cynisme en témoignant du double-langage de certaines personnes qui, en dénonçant la déforestation sur du papier, encouragent celle-ci. Cependant, le recueil dont le poème est tiré –La pluie et le beau temps- est lui aussi imprimé sur du papier. Le respect parfait de ces engagements écologiques est donc quasiement impossible. C’est pourquoi j’ai décidé de publier cette anthologie sur un site web. En effet, par ce moyen, je n’utilise pas de papier et limite donc un minimum ma consommation en papier qui est par ailleurs élevée. Dans « La planète malade », Alyn fait parler la Terre pour peindre les maux dont elle accablée. Ces maux ont été causés par l’homme et n’ont fait qu’augmenter au cours du temps. En effet, elle évoque dès la première strophe les « amères liqueurs » qui désignent les produits chimiques. L’utilisation intensive de ceux-ci est apparue au XIXème siècle et a connu un véritable essor au XXème siècle, bien après la chasse évoquée à la sixième strophe. Dans « Là-bas » de Robert Gélis, c’est le matérialisme des hommes qui est évoqué. En effet, pour se divertir aux sports d’hiver, les hommes n’hésitaient pas à tuer des animaux (pendant les années 30, les peaux de phoques étaient collées en-dessous des skis pour permettre aux skis de mieux glisser). Cependant, les peaux de phoques ont aujourd’hui été remplacées par des produits synthétiques, prouvant que le progrès peut aussi servir la nature au lieu de l’annihiler. Dans son « Jardin », José Millas-Martin énumère les produits chimiques utilisés par l’agriculture intensive pour conclure que cet emploi de produits chimiques détruit la vie (son jardin est propre «Comme un cimetière »). Dans « Interdiction », Pierre Esperbé, quant à lui, dénonce la corruption des pouvoir publics par rapport aux industriels qui polluent : ce ne sont pas eux qui sont punis mais simplement le lieu qu’ils polluent qui est fermé. Victor Hugo, dans « Ce que vous appelez civilisation », se moque de la servitude des hommes par rapport à l’argent. Pour celui-ci, ils n’hésitent pas à abattre hommes, animaux et nature.

Comme l’évoque Hugo dans son poème, pour l’argent, l’homme n’hésite pas à sacrifier ses congénères. Ainsi, dans son poème, Klée livre une vision apocalyptique du monde issu du progrès nucléaire. En effet, ce texte, écrit après les bombardements atomiques des villes d’Hiroshima et de Nagasaki, décrit le CHAOS engendré par le progrès dans les domaines scientifiques liés à la guerre et donc à la destruction de l’Homme. « Les bonnes raisons » de Ferran sont, à l’image de celles de Montesquieu dans « De l’esclavage des nègres », des attaques contre ceux qui commettent les actes dénoncés. L’effet recherché est le même : par l’opposition entre l’absurdité des justifications et l’horreur des actions, ils renforcent leur dénonciation car ils reprennent les propos de leurs adversaires et les ridiculisent. Chez Ferran, la dénonciation ultime est celle du bombardement intensif réalisé par les Américains lors de la guerre du Vietnam, et notamment l’utilisation de l’agent orange, qui a provoqué de nombreuses maladies chez les Vietnamiens (même des générations suivant la guerre) et a détruit un cinquième des forêts sud-vietnamiennes. Dans le dernier poème de cette anthologie – « Pour ma femme enceinte »- Pierre della Faille évoque, vingt-cinq ans avant Tchernobyl,  les conséquences de la bêtise humaine sur le futur. En effet, « l’horreur de l’atome », périphrase qui désigne le nucléaire, a provoqué des effets désastreux comme à Hiroshima ou Nagasaki ou encore à Tchernobyl comme on peut le voir sur la photographie qui accompagne le poème. Dans la deuxième strophe, le poète évoque son manque de confiance en l’homme. En effet, pour lui, les oiseaux ne pourront « vivre en paix dans la forêt reverdie » que si la race humaine disparaît.

    Le poète doit donc s’engager car il est le vecteur privilégié de l’état du monde dans lequel il vit et des bouleversements que celui-ci subit. Par les procédés poétiques qui souvent caractérisent le lyrisme, le poète peut faire passer ses propres émotions pour donner plus de force à son témoignage. Il n’est donc plus le transcripteur égoïste de ses propres émotions mais parle au nom de l’humanité. Nous avons vu que l’écologie est un sujet urgent que le poète peut traiter de manière à montrer la folie de la course au progrès aux dépens de la Terre et de l’ensemble de ses habitants. En effet, le progrès ne devrait pas seulement concourir à améliorer les conditions de vie d’une partie de l’humanité mais doit être mis au service de notre planète et de tout ce qui y habite, c’est-à-dire les Hommes –riches et pauvres-  la faune et la flore. Si cela n’est pas respecté, les conséquences déjà désastreuses deviendront apocalyptiques.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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